Un sanctuaire digne de Notre-Dame twitter facebook Email

 

À deux pas du village au sommet d'une colline, la chapelle  Notre-Dame de Montplacé profile à l'horizon sa haute silhouette coiffée  d'un toit en pavillon, tel qu'on les affectionnait au XVIIe siècle. Elle  renferme un ensemble haut en couleurs de retables et de statues,  remarquable écho dans les campagnes angevines des penchants du Grand  Siècle pour les décors somptueux. Elle trouve son origine dans le récit  de la découverte par une bergère d'une antique statue de la Vierge de  Pitié enfouie dans un fourré poussé dans les ruines d'un oratoire. Cette  statue s'illumine soudain à la stupéfaction de notre bergère. Cette  trouvaille miraculeuse stimula la piété des habitants et des pèlerins  qui accoururent si nombreux qu'une chapelle fut élevée pour accueillir  leurs dévotions. Sans doute cette histoire aurait-elle commencé de  manière peu banale si elle ne s'était répétée dans l'ouest de la France,  aux deux Chapelle-du-Chêne du Haut et du Bas-Maine, à Notre-Dame des  Ardilliers, à Saumur, ou encore à Sainte-Anne d'Auray.

La chapelle Notre-Dame de Montplacé

Plantée sur le haut de la colline, apparaît la silhouette élancée du sanctuaire. Le monument de forme rectangulaire est composé de trois travées flanquées de solides contreforts jusqu'à la hauteur du grand toit en dos d'âne surmonté d'un clocheton. L'édifice construit en pierre de tuffeau est d'une belle harmonie architecturale. La qualité de la decoration tant à l'extérieur qu'à l'intérieur frappe par son homogénéité. La chapelle est classée Monument Historique depuis le 11 mai 1950.

 

LE PORTAIL OUEST


La majesté du portail ouest, inattendue dans ce site rural, surprend le visiteur.

La porte principale, de bois richement sculptée des instruments de la passion, est placée dans une baie pentagonale. Elle est sertie dans une ornementation de pierre aux formes et sujets variés. On y remarque notamment l'écusson de la famille du Plessis, mutilé à la Révolution. Les ornements extérieurs du blason angelots enguirlandés de roses présentent une décoration très raffinée.

La partie haute est ornée d'une statue de la Vierge de douleur encadrée d'angelots affligés et de cornes d'abondances ; elles déversent des fleurs symbolisant les grâces obtenues de Marie. Un auvent de construction ancienne protège la façade très exposée aux intempéries.

Portail ouest de la chapelle Notre-Dame de Montplacé

 

LA PORTE LATÉRALE SUD OUEST


Discrète, mais néanmoins très belle, la porte de bois de la façade sud ouest, est élégamment sculptée. Son linteau supporte un fronton semi-circulaire orné d'une abondante décoration et une corniche cintrée moulurée.

Cet ensemble est surmonté d'un cartouche de pierre, , sculpté des instruments de la Passion du Christ accoté de deux volutes: colonne de la flagellation, couronne d'épines, clous, bourse contenant les pièces d'argent, aiguière... dominent l'ensemble.

Porte sud ouest décorations

 

LA FAÇADE NORD OUEST


Le long du mur du sanctuaire un puits a été creusé au moment de la construction de l'édifice pour fournir l'eau nécessaire aux travaux et pour désaltérer les pèlerins.

Façade nord ouest

 

L'intérieur de la chapelle


Entrant dans le sanctuaire, le visiteur est émerveillé par la perfection et la délicatesse des sculptures comme par la voûte plate. Rien n'est venu altérer ou s'ajouter à la décoration d'un style Louis XIII très noble, qui prolonge celui de la Renaissance.

La richesse et l'abondance des décors du chœur et des autels latéraux s'inspirent de l'art baroque qui nous vient d'Italie. Quelle perfection dans l'art et l'esthétique de cet ensemble !. Qui en est le créateur ? On pense à l'atelier des "Lavallois" équipe d'artisans sculpteurs dont les retables embellissent tant d'églises et chapelles du Maine et de l'Anjou. Colonnes et draperies, paniers de fruits, cornes d'abondance, sculptées dans cette pierre blanche et tendre des bords de Loire s'entrelacent avec exubérance. Il est probable que cette conception revient à Nicolas Bouteiller (1630-1696), terracotiste angevin renommé au XVIIe siècle. Ce sculpteur ayant son atelier à La Flèche, tout porte à croire que lui sont commandées les statues en terre cuite et ce retable.

L'autel central est dédié à Notre-Dame.
Au dessus de l'autel, une grande toile peinte représente la mise au tombeau. Les têtes de la Vierge, de Madeleine et d'une femme âgée qui prie à genoux sont émouvantes,d'expression simple et vraie. Le tableau est de Jean ERNOU.

Dominant le retable, une statue de la Vierge en terre cuite, debout, portant l'enfant Jésus sur son bras gauche, est attribuée désormais au fléchois Nicolas Bouteiller,(1630-1696) . L'autel latéral à droite est dédié à St Joseph

L'autel de gauche est dédié à la Vierge Miraculeuse :niche ornée d'un baldaquin sculpté retombant en plis souples et gracieux et encadréde colonnes de marbre noir (semblables à celles qui ornent l'autel de St Joseph).

Les murs de la chapelle sont décorés de lambris de chêne. Une table de communion aux balustres en bois tourné, d'un profil très élégant, et une colonnade à pilastres séparent le chœur de la nef.

Un oratoire s'ouvrant par une porte ajourée à fines colonnettes, était sans doute la place réservée au Seigneur de Jarzé lorsqu'il assistait aux cérémonies.

Une collection de couronnes de mariées est un touchant témoignage de la piété locale. A partir de 1830 et jusqu'en 1940, les jeunes mères apportaient leur couronne de mariée en remerciement de la naissance de leur premier enfant.

La tradition demeure et aujourd'hui encore en témoignage de dévotion, s couronnes viennent s'ajouter à celles déposées autrefois.

Le Baron DEURBROUCQ,( propriétaire du château de Jarzé),fait creuser en 1816 un caveau pour y être inhumé,( et sert de sépulture aux membres de sa famille et de ses descendants. Leurs noms sont gravés sur les plaques apposées dans le chœur et au fond de la chapelle).

Boiserie et couronnes de mariées

Ensevelissement du Christ par Ernou

Le tronc

Le tronc est un élément matériel fort de l'histoire de Montplacé. Au lendemain de la vision de la bergère, il est devant l'arceau qui abrite la statue. Les offrandes permettront la construction de la chapelle.

Placé ensuite à l'intérieur du sanctuaire, les pèlerins y déposent leurs dons « pour l'entretien et l'augmentation de la chapelle ». La forme et l'ancienneté du bois laissent penser que ce meuble massif est bien l'original

Son entretien, au cours des siècles a été assuré par ses propriétaires aidés par les offrandes des pèlerins qui déposaient leurs dons dans le tronc.

Le propriétaire actuel de l'édifice est l'un des descendants de Bertrand LAVECH du BOS de CHANCY

Le tronc de la chapelle Notre-Dame de Montplacé